Le Centre Communal d’Action Sociale de Rognes accorde, depuis sa création, une aide sociale alimentaire aux habitants de la Commune rencontrant momentanément de grandes difficultés.
Conscient de la nécessité d’améliorer cette aide alimentaire, le CCAS a mis en place un projet de Boutique Sociale.
La boutique « Côté Cour », situé dans le bâtiment du CCAS, a ouvert ses portes en novembre, 2 demi-journées par semaine : le premier mardi du mois de 14h à 17h, les mardis suivants de 8h30 à 12h et le jeudi de 14h à 17h.
« Côté Cour» s’adresse naturellement aux personnes en difficulté déjà en contact avec le CCAS mais elle a aussi pour vocation de s’ouvrir à de nouvelles formes de précarité.
Qu’est-ce qui a motivé la création de « Côté Cour » ?
Michelle CANNONE, Premier Adjoint, déléguée aux Affaires Sociales, Vice Présidente du C.C.A.S, répond :
Comme la plupart des C.C.A.S que nous rencontrons régulièrement, nous avons dernièrement constaté une augmentation de la demande d’aide sociale alimentaire. Le C.C.A.S délivre déjà des bons alimentaires, mais nous souhaitions y ajouter et mettre en place une formule à la fois plus souple, moins contraignante, et répondant mieux aux besoins du public rencontrant des difficultés momentanées. Nous ne sommes pas les premiers à nous pencher sur la question : dans le cadre de l’instruction de ce projet, nous avons rencontré d’autres épiceries sociales et nous adhérons à l’Association Nationale de développement des Epiceries Sociales et Solidaires (l’ANDESS).
La boutique sociale est-elle ouverte à toute personne s’y présentant spontanément ?
Absolument pas. « Côté Cour » est accessible aux personnes qui s’adressent au C.C.A.S parce qu’à la suite d’un accident de la vie, elles se retrouvent dans une situation matérielle difficile. Cela peut-être des demandeurs d’emploi en fin de droit, des bénéficiaires du RSA, notamment des mamans isolées aux revenus précaires, mais aussi des retraités qui ont des ressources extrêmement modestes.
Comment accordez-vous l’accès à la boutique sociale ?
Les critères d’accès à la boutique sociale ont fait l’objet d’une délibération du Conseil d’Administration du C.C.A.S. L’accès est donc règlementé de façon rigoureuse et soumis au contrôle des services de l’Etat. Il est déterminé par les ressources, les charges et le « reste à vivre » quotidien des personnes ou des familles, que nous examinons avec la plus grande attention. C’est le montant de ce « reste à vivre » qui fixe le taux de participation aux achats effectués dans la boutique, par rapport aux prix en vigueur.
Ne craignez-vous pas que la boutique soit perçue comme un concurrent du commerce local ?
Je ne le pense pas et cela ne pourrait provenir que d’un malentendu. Les personnes en difficulté n’ont malheureusement plus la possibilité de faire leurs achats comme elles le souhaiteraient. Elles sont contraintes de faire des choix qui peuvent porter préjudice à leur équilibre alimentaire. C’est un atout majeur de l’épicerie sociale : permettre aux personnes de s’alimenter de façon équilibrée, malgré les difficultés rencontrées. Par ailleurs, le C.C.A.S, dans le cadre de ses activités, travaille avec le commerce local.
Quels sont vos partenaires ?
L’ANDESS, déjà citée, et bien entendu la Banque Alimentaire à Marseille, avec laquelle nous avons également passé une convention. Et puis nous sommes habilités à recevoir des dons. D’ailleurs nous avons un bienfaiteur qui nous a déjà fourni un frigidaire ainsi qu’un congélateur.
Avez-vous d’autres projets dans ce lieu ?
La boutique « Côté Cour » doit être un endroit convivial favorisant le maintien du lien social. Nous allons y développer des ateliers d’information nutritionnelle et culinaire. Par ailleurs nous espérons reprendre prochainement la collecte de linge en bon état afin d’en faire profiter notre public.